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ATFG - Antony

Amis du Théâtre Firmin Gémier

La Vie théâtrale et culturelle en Banlieue Sud

EXPOSITION

ALBERT GLEIZES & MOLY SABATA 

Anne Dangar
Jean-Claude Libert
Robert Pouyaud

12 mai - 25 juillet 2010

Maison des Arts d'Antony

Affiche Exposition Gleizes à Moly-Sabata - Maison des Arts - Antony
Autoportrait Jean-Claude Libert

Les Dossiers des Amis du Théâtre Firmin Gémier

Jean-Claude et Yvette Libert à Moly Sabata*

1952-1955

Gouache de Jean-Claude Libert

© ADAGP
JC_Libert-Gouache-1

 * Moly Sabata (mouillage à bateaux ou sabots mouillés en patois provençal).

  Situé à Sablons, Isère, sur les bords du Rhône.

 D'abord relais de batelier, Moly Sabata fut ensuite couvent, puis abrita, plus récemment en 1890, le lieu où Anne Dangar animera plus tard l'atelier du Rhône, une école libre "Ecole Paul Bertois et Bertrand Charmes". Cette école ou salle de catéchisme ferma en 1906, après la rupture entre l'Eglise et l'Etat en 1904.

Photo 2 - Façade de Moly Sabata vue du Rhône

 Façade de Moly Sabata vue du Rhône
(Photo Franceschi-Zodiaque)
Photo 3 - Moly Sabata vu de l'autre côté du Rhône

Moly Sabata vu de l'autre côté du Rhône
(Photo Franceschi-Zodiaque)
  Mais Moly-Sabata  a acquis sa notoriété suite à l'initiative d'Albert Gleizes qui, en le louant à partir de octobre 1927 puis en l'achetant en 1938, décida d'en faire un centre artistique. Il y accueillit les artistes les plus divers, dans une sorte d'utopie communautaire, pour leur permettre d'exprimer leur art, mais aussi de partager une vision dont les bases citée plus haut, avaient été établies par Albert Gleizes.

  Jean-Claude et Yvette Libert descendent à Moly Sabata* à Pâques 1952.

  Jean-Claude va entreprendre son apprentissage de potier à 10 kilomètres de là dans le petit village de Roussillon chez Pacot, potier-paysan qui a déjà formé Anne Dangar.

  Il reprend également le four à bois d’Anne Dangar. Comme tous ceux qui passent dans cette communauté d’artistes, il poursuit la tradition qui perdurait depuis longtemps dans cette région.

  Pendant que Jean-Claude apprend à tourner avec Pacot et s’occupe du grand potager de Moly pour nourrir sa famille, Yvette s’occupe de la volaille et cueille les haricots du potager. Elle attend leur premier enfant (Blandine) qui va naître au mois de novembre 1952. Guillaume lui naîtra en juillet 1954.

- Yvette et Jean Claude à Moly SabataPhoto 1
Yvette et Jean Claude à Moly Sabata avec leur premier enfant, Blandine
(Archives Y. Libert)

Gouuache


  Jean Claude et Yvette passeront cinq ans à Moly, en compagnie de Lucie Deveyle tisserande. Albert Gleizes et Juliette Roche qui habitent à St Rémy de Provence, viennent de temps en temps visiter les Libert. Ils sont enchantés de voir revivre cette maison qui a déjà toute une histoire à laquelle ils sont tellement attachés. Le jardin potager, les enfants qui s’agitent, les canards, toute une vie champêtre qui donne un côté très vivant à Moly.

  De grandes réunions ont lieu pendant les week-ends auxquelles sont invitées le cercle des peintres lyonnais, des professeurs, des intellectuels, des musiciens. Ils viennent suivre les conférences qu’Albert Gleizes donnait à Serrières, village de l’autre côté du Rhône, où se trouvait leur grande maison. C'est à Moly Sabata que les idées capitales de Gleizes prennent toutes leurs richesses et leurs résonances. Les poteries de Jean Claude Libert réalisées à Moly sont aujourd’hui très recherchées sur le marché de l’Art.


Jean-Claude Libert
Gouache


Photo 4 - Poteries de Jean-Claude Libert - Tissage de Lucie Deveyle
Photo 5 - Poteries de Jean-Claude Libert - Tissage de Lucie Deveyle
Poteries de Jean-Claude Libert - Tissage de Lucie Deveyle
(Archives Y. Libert)
Poteries de Jean-Claude Libert - Tissage de Lucie Deveyle
(Archives Y. Libert)
Dessin d'Yvette Libert
Yvette_Libert-Dessin-2

INTRODUCTION

Discours d’introduction de Jean-Claude Libert écrit pour Henri Giriat et présenté lors du cinquantenaire de Moly Sabata en 1977


Archives Atelier Libert

   Que répondre au questionnaire d’Henri Giriat qui se présente dans toute son intransigeance Guénonienne et qui, par là même n’en a que plus de force. C’est ce qui peut sembler au premier abord irritant ? Evoquer l’aventure de Moly-Sabata ne l’est pas moins, je dirais même pour ceux qui l’ont vécu surtout. Il est deux façons de « parler » d’une telle aventure, de l’extérieur, et par là même de façon théorique, ou bien de l’intérieur parce qu’on y a participé de façon active, qu’on l’a « vécu ». Il est hors de doute, que vue de l’extérieur l’aventure de Moly Sabata, née en 1924, puisse apparaître comme un mouvement précurseur de tous les mouvements qui semblent se développer depuis quelques années, écologie, retour à la nature et aux métiers manuels, sectes diverses, etc.…Mais il est plusieurs malentendus à dissiper : tout d’abord, une certaine différence de nature entre la communauté de Moly-Sabata, sous-tendue par une doctrine qui se veut expression d’un ordre Traditionnel, et les aventures récentes, le plus souvent spontanées, intuitives, « sauvages »… Mais toutes deux se présentent cependant comme l’expression d’un refus. La première comme un refus dogmatique et hautain, même dans son humilité, l’autre comme un refus inorganisé, instinctif et sauvage.

   Le dogmatisme de l’un est sa faiblesse, alors que la faiblesse de l’autre est peut-être ce manque de structure… L’une pourrait être rapprochée de l’aventure de l’art abstrait « constructiviste », l’autre de l’Art brut » ! La Tradition elle même n’a-t-elle pas constamment oscillée entre ces deux extrêmes, ou du moins n’a-t-elle pas hiérarchisée l’une par rapport à l’autre. L’art traditionnel des mandalas, apanage d’une caste sacerdotale au Tibet ou aux Indes, et un art populaire traditionnel, extrêmement diversifié et « imagé ».

   « Quand les idéologies s’écroulent, la vie s’ouvre », dit Dominique DESANTI, et, vécue de l’intérieur, l’aventure de Moly prend alors tout son sens. D’un côté les risques, il ne faut pas le cacher, que l’application aveugle d’une rhétorique fait courir à l’épanouissement d’une créativité qui devrait être constamment alimentée par le conflit entre la règle et l’imaginaire, de l’autre les risques encore plus grands que ferait courir à la pensée in-formatrice l’abandon au seul imaginaire. C’est dans cette contradiction, qu’à mon avis, et à ce prix seulement, on peut envisager un laboratoire vivant de recherches.

© ADAGP

JC_Libert-Dessin-Poteries-2


L'ordre et la date de résidence des principaux artistes qui ont résidé à Moly Sabata 

 L'ordre et la date de résidence des principaux artistes qui ont résidé à Moly Sabata

 

Site de référence : http://www.art-et-histoire.com

1927-1930 > Robert Pouyaud (c'est lui qui fonda la règle de vie quotidienne dans la communauté de Moly Sabata qui était à l'époque d'une dizaine de personnes)

1927 à 1932 > Mainie Jelett (Irlandaise, première résidente en même temps que Pouyaud)

1930 > Melle Creed, australienne amie d'Anne Dangar

1930 > Serge Charchoune (artiste peintre)

1930 à 1951 > Anne Dangar (potière)

1930 à 1956 > Lucie Deveyle (assistante de Anne Dangar et tisserande)

1931 à 1940 > César Geoffray (musicien et chef de chorale, fonda les chorales "à Coeur Joie")

1931 à 1934 > Jacques et Bilou Plasse Le Caisne (tisserands)
                      L'écrivain Michel Seuphor résida à Moly Sabata à la même période

                   
1952 à 1955 > Jean Claude et Yvette Libert (respectivement peintre et potier)

1955 à 1958 > Geneviève de Cissey ou Geneviève d'Alban


La philosophie d'Albert Gleizes face à la démarche de l'artiste-artisan

La philosophie de Gleizes face à la démarche de l'artiste-artisan


·         la conviction d'une vérité absolue dans l'Art 

·         l'attrait de l'absolu dans sa simplicité dépouillée, qui explique notamment le retour aux techniques premières, et les fortes influences "primitives"

·         la recherche de la perfection dans la technique

·         l'importance de l' "oeuvre des mains" - savoir-faire intelligent des artisans et paysans

·         l'attrait de l'"art populaire", à opposer à l'art de salon, sophistiqué, raffiné (qui conduisait notamment ces artistes à refuser les expositions "mondaines").

·         la nécessité de transmettre les acquis, par l'enseignement oral ou l'écrit.

© ADAGP JC_Libert-Dessin-Poteries-3
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© ADAGP pour les oeuvres de Jean-Claude Libert sur ce site

© Yvette et Guillaume Libert, ATFG – Mise à jour du 30 avril 2010



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